Le Monde (Claude Sarraute)
Raffiné en diable, intelligent, cultivé et sensible aussi, Guy Béart, le prophète du Grand Chambardement, le fantaisiste des Grands Principes, le témoin du Joli Temps présent, dispute aujourd'hui à Boris Vian la préférence d'une certaine jeunesse, d'une certaine élite. On le sait curieux, annotant livres et cahiers d’une jolie écriture ourlée : on le devine pressé, rapide, ne prenant son temps que pour souffrir (avec pudeur), ou pour jouer (avec fureur), jouer aux échecs, à l'amour, aux mots croisés d'une inspiration dont Robert Beauvais nous dit très bien qu'elle jaillit d'une excitation de son esprit, étincelle qui éclaire la réflexion puis assourdit, en la teintant d'humour, l'émotion. Cet éternel étudiant a tant de cordes à sa guitare, tant d'ouvrages sur le chantier, qu'il peut se permettre de composer son récital (différent chaque soir) en choisissant parmi quelque deux cents titres de poèmes. Virtuose de la note et du mot, sa muse court si vite et d'un pas si léger qu'on a souvent peine à la suivre. Il exige d'être lu, écouté à loisir, en une épuisante course aux trésors dont les repères secrets et malicieusement brouillés risquent d'échapper au plus grand nombre.

 

Le Monde (Claude Fléouter)
Aventurier solitaire de la chanson. Tour à tour chanteur de charme à la voix sensuelle et râpeuse, pamphlétaire cruel et précis, moraliste tendre et ironique. Triomphe éclatant d'un poète en liberté. Chaque chanson travaillée, polie, mûrie, est un joyau tout en demi-teintes ou une dénonciation cinglante des temps modernes.

 

Le Figaro (Paul Carrière)
L'étonnant Béart ! Il y a dans sa production, plus de nouveautés du meilleur aloi que dans dix kilos de la production courante : poésie fine et précieuse, mais accessible, musiques chaudes et bien rythmées, causticité à rebondissements inattendus.


Paris-Match
Béart rime avec art, un art bien personnel, fait de charme, d'élégance et de tendresse. Avec Béart, le poète, vous serez, pour un soir, poète avec lui.

 

L'Aurore (Dominique Mistler)
Avec amour, humour, tendresse et cruauté, Guy Béart promène un long regard vert, bien incisif, sur les choses, les gens, le monde. Il chante, d'une voix voilée de petit matin blême tour à tour râpeuse, sensuelle, forte ou assourdie, tout ce qui lui passe par la tête, tout ce qui l'a frappé, tout ce qui le passionne. L'univers de Béart est celui d'un poète : Cassiopée y côtoie Aldébaran dans Étoiles garde-à-vous avant de croiser la Vérité sur les Collines d'acier dans la ville lumière au beau milieu d'un Tohu-bohu monstre ! Autant de titres, autant de petits (et même grands) chefs-d'œuvre artistiquement ciselés où chaque mot porte, rime, colle à sa musique. De la pitié humaine avec Hôtel-Dieu au problème toujours posé du racisme : Couleurs, vous êtes des larmes, Béart aborde tous les rivages avec un égal bonheur.

 

L'Aurore (André Ransan)
Peu soucieux de la mode et des contingences, absolument dédaigneux du tam-tam publicitaire. On a raison de dire qu'il y a trois hommes en Guy Béart : le sentimental, l'humoriste et le pamphlétaire, trois formes d'esprit qu'il manie avec une égale résonance, loin de tout conformisme et d'une manière qui lui est très personnelle.

 

La Tribune de Genève
Le charme d'une voix curieuse et comme embrumée, une fantaisie qui touche parfois au baroque. Chansons gaies et pleines d'humour, un sens aimable de la mystification. Philosophe à ses heures, son apparente légèreté touche parfois à des problèmes qu'il aborde avec une grande justesse. La peinture de toute une génération, le reflet d'une certaine jeunesse grillant les étapes.

 

Pourquoi pas ?
Un observateur intelligent et lucide, qui s'est penché, le stéthoscope aux oreilles, sur le cœur, sur la sensibilité du monde, de la société, qui sont les nôtres. Un véritable inventeur, d'une découverte remarquablement variée.

 

La Croix (J. -P. Hauttecœur)
Dédaignant les modes, dédaignant les folles flambées d'enthousiasmé trop vite retombées, Guy Béart s'exprime comme il pense, en poète, en mathématicien, en visionnaire, en révolté aussi, attaché à ses seules recherches personnelles dans ce monde qu'il tente de comprendre, l'analysant lucidement, mais avec sympathie. Il est un de ces êtres rares qu'une phrase, un mot même font vibrer. On savoure son humour fleuri de larmes en éclats de rires, son ironie à cœur de poésie, la pudeur où se cachent les contours de son cœur et même un certain cynisme qu'il sait piqueter d'étoiles. Amour mélancolique, amour voilé, amour-jeu, amour tendre, amour regret, Béart a très souvent chanté l’amour et s'il y mêle le jeu de mots et pirouettes, n'est-ce pas la façon même de garder pour lui le fond de son âme ? Un certain pessimisme affleure peut-être dans le nouveau Béart, dans cette inspiration « cosmique » des chansons planètes, le Grand Chambardement, les Enfants sur la lune, Étoiles garde-à-vous. Je préfère l'émotion de l'Hôtel-Dieu, la tendresse de ses Couleurs, vous êtes des larmes ou le beau cri de la Vérité dans lequel Béart désamorce, si gentiment, ceux qui voudraient crier haro sur le chanteur – mais, au fait, je me demande s'il en existe un. Car une des grandes qualités de son récital reste la simplicité qui, insensiblement, transforme le spectateur en ami : simplicité des mots et d'une attitude dénuée d'artifice, simplicité du cœur.

 

L'Humanité Dimanche (Raymond Lavigne)
C'est vrai, il y a un miracle Guy Béart.
Et pourtant, au fond, il n'y a pas de mystère, il est le triomphe de l'intelligence et du cœur Il est de notre temps. Il chante la vie moderne (les rotatives de la grande presse), puis il passe au folklore pour parler aussi de l'atome et de la conquête de l'espace. Mais en même temps, pêle-mêle, il chante l'enfance, l'amour, la mère. Il ironise, il percute, il « humorise », il s'attendrit, puis revient au folklore pour repartir aussitôt dans le cosmos. Et c'est tout juste si l'on s'en aperçoit. Des vieilles chansons françaises comme Vive la rose ou le Conscrit du Languedoc à Étoiles garde-à-vous ou au Grand Chambardement (signés Béart), il y a une filiation naturelle, évidente. Jusqu'à l'inspiration musicale et à la façon d'assembler les mots (au vocabulaire près) qui sont d'une Même veine, montant des racines de notre meilleure tradition...
Aujourd'hui, Guy Béart, en pleine possession de ses moyens, s'est pleinement réalisé. Il est désormais ce qu'il a décidé d'être : un folkloriste moderne.
Mais Guy Béart est, en plus, un visionnaire. Et il est actuellement dans ce genre. L'atome et la conquête de l'espace sont de son domaine puisqu'ils sont désormais du domaine de l'actualité humaine. Mais c'est un visionnaire qui s'inquiète. Il ne veut pas que ces conquêtes extraordinaires puissent un jour servir à la destruction de l’homme. C'est un pacifiste au sens littéral du mot.
C'est un visionnaire à hauteur d'homme, qui chante pour les hommes, dans un langage qui leur est compréhensible, quoique sans concessions. Mais il sait aussi trouver des accents déchirants unique pour parier par exemple de « cette femme morte dans votre hôpital »... C'est cette humanité qui est un des biens les plus précieux de Béart, dans une masse de la plus haute sincérité, de la plus haute générosité...

 

Aux Écoutes
L'intelligence, le goût, la race, une précision et une étrangeté peu communes. Guy Béart, un des rares chanteurs à posséder un tel sens musical et poétique.

 

Combat (Anne de Gasperi)
Guy Béart se promène, à l'aventure, de l'amour à l'humour et à la fantaisie avec un talent achevé. Poète de l'espace, il a l'intelligence des mots et jongle avec les figures avec une telle puissance d'évocation qu'il ne rate jamais son but. Conteur tendre, acide et solitaire, Guy Béart manie le sentiment à sa façon. Sans jamais se tromper de son, il atteint son public là où il sait le troubler par ses pirouettes malicieuses et son aisance de langage. Isolé dans sa tradition à lui, Guy Béart pourrait bien être l'Aristide Bruant de notre génération.

 

Les Lettres Françaises
C'est le charme, comment dire autrement ? Le charme et le talent. L'extraordinaire présence, si complexe, de cet homme seul sur la scène, et le plaisir qui fut et qui demeure. Plaisir subtil, comme sont subtils ce talent, cette présence. Guy Béart, par ses chansons, continuera, après cet aujourd'hui et cet après-demain qu'il nous dit, mais il y a ces instants à saisir qui sont maintenant et qui s'effaceront malgré lui, malgré nous. Guy Béart possède cet étrange pouvoir de saisir l'instant qui durera. Il accuse ou il s'évade en souriant, à moins qu'il ne chante la vie tendre et chaude sur cette Terre. Ses visages sont multiples et très divers les aspects de son talent. On dit de lui qu'il est public ; on dit qu'il ne l'est pas assez. Il ne flatte personne. Il ne cherche pas à déconcerter. Mais il pourrait le faire ; ses chansons lui ressemblent, elles sont les yeux mélancoliques et le sourire indéfinissable, la mâchoire carrée qui dit non, la voix tendre, une violence qu'on ne reconnaît pas vraiment, une sobriété qui n'est pas de la simplicité, une certaine timidité, un sentiment d'achèvement dans le métier, en même temps que quelque chose qui ressemblerait à de la gentillesse, cette distance qu'il semble toujours prendre vis-à-vis de lui-même et qui le préserve, disons le mot grossier, de la « putasserie » de ce métier. Je retiens aujourd'hui, plus vives que d'autres, certaines chansons : le Grand Chambardement, bien sur, l'Hôtel-Dieu, la Vérité et ces Collines d’acier. Et pourquoi Couleurs, qui est une chanson antiraciste, me fait-elle penser à ce petit chef-d'œuvre d'Horace Mac Coy : On achève bien les chevaux ? Peut-être parce qu'en écoutant Béart, comme en lisant le livre, on respire peu, on respire même mal. Même si le « numéro » est très au point, il n'y a pas de dispositif scénique qui, seul, puisse laisser cette impression-là.


France-Soir (W. Guiboud)
Son invention musicale constante, son invention verbale fuyant la vulgarité peignent drôlement la vie d'aujourd'hui. Quand il se mêle d'écrire une chanson d'amour, il nous donne la plus belle. On se demande devant l'enthousiasme qu'il déchaîne jusqu'où saura se hisser ce magnifique anti-chanteur...

 

Ciné-Revue
Maître en malice au premier degré, charmeur de maléfices, l'organisateur sensé, mais magnifiquement déraisonnable des belles chansons de notre époque. Le temps est sans consistance contre lui. Il a trop de présence permanente alors que, pourtant, il a toujours l'air d'être de nulle part. Mais mieux qu'un autre, et depuis longtemps, il est de son époque. Il est tout simplement en train de confectionner une anthologie très personnelle de la chanson française, seconde partie du XXe siècle.

 

Le Nouvel Observateur (Lucien Rioux)
Goût de la virtuosité verbale et charme. Inventif, sensible à l'évolution des goûts, Béart trouve toujours le moyen de donner un son neuf à chacun de ses tours de chant.

 

Elle (Jean Monteaux)
Chez Béart la révolte – sans révolte pas de chansons, sauf des guimauveries – est sous-entendue, suggérée, à découper selon le pointillé d'œuvres à l'apparente tendresse.

 

Humanité (Gilbert Bloch.)
Les chansons de Guy Béart fourmillent d'images scintillantes et originales, personnelles, et s'harmonisent parfaitement avec la musique aux mélodies raffinées. Guy Béart est directement en prise sur son époque, même si c'est, parfois, pour en jouer les contempteurs.

 

Humanité (Guy Silva)
Lui qui avait l'ambition de faire chanter les spectateurs, il n'eut même pas besoin de solliciter une collaboration des chœurs. Dès la première chanson, il n'était plus seul. Par dizaine de milliers on l'accompagna en mesure. En vrai chanteur populaire au sens le plus noble du mot, Guy Béart a su captiver son auditoire incalculable.

 

Femmes d'Aujourd'hui
Pour celles qui aiment la bonne chanson : un goût inné de l'humour et un sens poétique assez particulier ont apporté un sang nouveau à la chanson française. Son étrangeté, son charme vous convaincront.

 

Centre-Presse
Guy Béart a pris position. La satire des temps modernes se fait jour dans la plupart de ses nouvelles compositions. De sa voix couverte, s'accompagnant à la guitare, il s'en prend à la bombe atomique et son Grand Chambardement est un modèle du genre. Pessimiste, il l'est souvent, mais il est bien rare dans ses chansons qu'une fenêtre ne soit pas ouverte, même si, malicieusement, il n'en situe pas l'étage.

 

Jours de France
D'authentiques chefs-d'œuvre où l'on retrouve ces qualités rares qui font le charme incomparable de Béart; sa sensibilité pudique, son amertume juste et sans désespoir, sa quête insatiable d'amour, sa pureté.
Quand Guy attaque le Grand Chambardement ou un autre de ses succès, le miracle se produit et la salle tout entière reprend en chœur les refrains, puis applaudit à tout rompre.

 

Force Ouvrière
La fantaisie, l'humour, la tendresse et toujours l'originalité. Poète insolite, musicien plein de grâce, un style et une élégance extrêmes.

 

La Voix du Nord
Des chansons tendres, ironiques, douces-amères, désinvoltes, des réussites.

 

Le Canard Enchaîné
Chansons tendres, chaudes, bien écrites, envoûtantes. Une poésie qui n'en a pas l'air, mais qui a la chanson.

 

Le Progrès (Maurice Curt)
La poésie il ne la recherche pas, il la rencontre chemin faisant, en lisant son journal quotidien. Même s'il vous marche sur les pieds, il vous est impossible de ne pas aimer Béart.

 

Le Havre Libre
Un des compositeurs de chansons les plus originaux : images insolites, paradoxes, un grand pouvoir de dépaysement, mais en même temps poète familier.

 

La Presse Nouvelle (Roger Maria)
Quelques-unes des chansons de ce poète très original qu'est Guy Béart sont parmi les plus belles, les plus riches d'humour ou de pensée de notre temps. Guy Béart ne se cantonne ni dans le canular, ni dans la satire sociale : il passe d'un registre à l'autre comme une sorte de philosophe (mais oui !) et d'amuseur très maîtrisé, « sans rien en lui qui pèse ou qui pose ».
Un de ces rares compositeurs interprètes dont les chansons doivent être écoutées avec toute la fine attention de l'intelligence.

 

La Marseillaise
Étonnant Guy Béart ! De la bluette à la fantaisie déconcertante, sous une forme très personnelle, l'angoisse d'une certaine jeunesse d'aujourd'hui.

 

Jeunesse An 2000
Guy Béart, tendre, espiègle, visionnaire, lucide : un inimitable talent. Dans notre monde, il est dangereux de dire la vérité. Cette vérité, Guy Béart la crie avec passion, qu'il s'agisse de la course aux fusées et à l'arme nucléaire (le Grand Chambardement, Étoiles garde-à-vous, les Enfants sur la lune), de la ségrégation (Couleurs, vous êtes des larmes), ou encore des drames de la vie des humbles (Hôtel-Dieu), du monde déshumanisé (Collines d'acier). Poète engagé, oui, avec lucidité, avec objectivité, ne ménageant aucun des grands de cette planète. Quels que soient les genres abordés, le talent de Guy Béart éclate à chaque strophe. Une rencontre à ne pas manquer. La poésie au service d'idées justes et généreuses, ce n'est pas si fréquent.
Guy Béart, un ménestrel de l’âge atomique.

 

Antoine Blondin
Guy Béart montre qu'il peut être à la fois un chanteur de salle et un chanteur de chevet. Il montre à quel point ses chansons continuent de nous accompagner. Avec les moyens du bord, il met la chanson au coin de la rue en même temps qu'il la met au coin du lit.

 

Hervé Bazin, de l’Académie Goncourt
Il y a au moins trois Guy Béart. Celui de L’eau vive, le tendre qui déjà mêle du vinaigre à l'orgeat et, très vite, d'une voix sensuelle, soudain plus râpeuse, dénonce tout « ce qui s'écrit dans le vent », tout ce qui devient « ration de bifteck haché ». Celui-là, c'est un chanteur de charme si l'on veut, mais qui est bien de sa génération, qui sait, qui crie. À côté, il y a une sorte de moraliste, d'humoriste aux yeux précis, cruels, qui ne regarde plus les filles, mais ce monde, ce monde fou, et chante pour lui. Enfin au-dessus d'eux, je mets le troisième Guy Béart, pamphlétaire inspiré, âpre poète, au plus haut de son registre,

 

Georges Brassens
Encore un qui s'approche, armé d'une guitare, et qui ne finira jamais à l'Opéra et qui ne sait pas faire l'acrobate sur la place publique. Encore un qui ne parle pas tout à fait de la pluie et du beau temps. Que les oreilles ouvertes aux quatre vents aillent écouter autre chose, mais pour ceux qui ont cinq minutes à perdre, pour ceux qui veulent des vacances dans la Lune et sortir de leurs habitudes, voici Guy Béart.

 

Louis Leprince-Ringuet de l’Académie française
Dans mon discours de réception à l'Académie française, j'ai eu l'occasion de citer Guy Béart. C'est assez rare de citer un chanteur dans un discours académique. J'ai une affinité envers un poète qui a connu et qui a goûté cette forme de vie qui est profondément moderne et humaine qui est la vie de l'ingénieur ou du technicien, du scientifique, de l'homme qui travaille dans une usine, dans une grande cité industrielle. Un scientifique à peine égaré, dit Guy Béart, et c'est vrai. Je suis sensible au message d'un tel poète. Avec son charme, avec sa discrétion, avec sa conscience des inquiétudes et des réalités, avec sa profondeur, Guy Béart apporte beaucoup.

 

Pierre Mac-Orlan, de l’Académie Goncourt
La personnalité de Guy Béart est incontestable : elle est déjà savante dans la manière de transposer des sentiments purement littéraires en les adaptant aux besoins de la rue, considérée comme un champ d'expériences distinguées. Comme Boris Vian, Guy Béart, qui est un « scientifique », se libère de ses refoulements. En marge de la cotation d'une épure, il écrit un texte et une musique dont je ne connais pas, pour le moment, les équivalences.